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Archive for the ‘Avant-goût’ Category

Bonus dominical et direct-niouzes du Faï

In Avant-goût, Bonus: music++, Le FestiFaï day-by-day: entre dessous et devant de la scène on 23 juillet 2012 at 1:53

Autant en emporte le vent: après les départs, les arrivées

Débarquement tout frais d’artistes en ce dimanche soir sur les berges du plan d’eau de Veynes! Avant de se diriger vers leur suite VIP de la Ferme du Faï,  il goûteront particulièrement les délicates bourrasques de vent qui nous gratifie de sa présence décoiffante depuis le début de l’après-midi…Ce qui ne les empêchera pas de se jeter goulûment sur le piano et autres instruments à l’arrivée!

petit ersatz de ce qui nous et vous attend cette semaine de festival:

 

 

Mais bien avant eux, le plan d’eau de Veynes s’est vu investi d’individus fort louches…

Souriez, vous êtes filmés! Lucas et Timothée: la team vidéo

Julien au son…

…et Julien: aux lumières

Eh oui, sans images des évènements et sans son ni lumière, point de FestiFaï!

Soirée culturelle loco-internationale au Faï: de l’art de vivre ensemble

In Avant-goût on 20 juillet 2012 at 2:44

Alice au pays des merveilles (facile certes!) notre plus jeune participante

Ce soir, c’est la fiesta en avance au Faï: repas international avec pour invités d’honneurs les habitants des villages adjacents (St Auban, Le Saix..) et du villages des jeunes voisins de Vaunières! Pour la première fois vraiment de la journée, tous les habitants du Faï se retrouvent ensemble pour déguster pizzas et spécialités sucrées d’Estonie, USA, Mexique, and so on autour d’un (ou deux, ou trois) verre(s) de vin…

Présentation du beau ptit monde du Faï par Luc:

Entre deux kirs à la cerise, j’y rencontre Clotilde, important maillon pour le Faï et donc pour le festival. Clotilde est déléguée régionale de Solidarités Jeunesses (organisation nationale) qui regroupe sept associations, dont « Le Village des Jeunes » qui est l’association agissant à la ferme du Faï, ainsi qu’’au hameau de Vaunières, le deuxième site de la région.

Les actions de l’association du Village des jeunes

Cette association a la particularité de parier sur le mélange et l’échange de groupes de personnes aux origines et expériences totalement différentes, grâce à l’activité du chantier.

« Le chantier, ça permet de leur donner un résultat visuel immédiatement, c’est concret, ils voient qu’ils ont accompli quelque chose. Et puis, ça évite les problèmes de langue. »

Même si la présentation de Luc divise ici la communauté du Faï en quatre groupes bien distincts, c’est bien ce challenge que l’association espère réaliser à nouveau en ce lieu. Pour relever le défi, la structure met en place la participation commune aux tâches de la vie quotidienne mais aussi un moyen de réunion par les les temps de repas et de pauses, des projets communs (le land-art proposé en chantier jeune et au Grundtvig, par exemple) ou des rassemblements tel que la p’tite fiesta de ce soir. Même si certaines frontières demeurent entre les groupes, notamment au travers de la langue, il se crée spontanément une atmosphère d’émulation et de confiance entre les différents participants de l’aventure. Jusqu’à maintenant (et cela fait 7 ans que cela dure pour Clotilde), « ça marche » !

Le pizzaiolo

Pour y voir plus clair, ptit topo des divers groupes qui gravitent et se mêlent  ici entre ces deux montagnes:

– les volontaires long terme ( de 6 à 12 mois): Alex, Su et Ben

– Les volontaires moyen terme (2 à 3 mois): Marie et Thomas

– Les volontaires court terme ou chantiers (3 semaines): Nora, Idriss, Ana, Alberto, Mekkhi, Victoria

– Salariés en réinsertion: présents du lundi au mercredi au Faï

– Jeunes en réinsertion: environ 1groupe/mois comme ici le groupe venu de Mâcon.

+ en ce moment, le groupe d’artistes du Grundtvig

= 66 personnes environ!

 

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Cette rencontre, sous l’effet d’improbables correspondances entre les divers propos recueillis au cours de cette journée, me donne l’occasion de revenir sur notre article quotidien dans lequel le mot « art » revient bien souvent : qu’est-ce que l’art ? qui est artiste et qui ne l’est pas ? La culture se résume-t-elle à l’art ?

C’est justement le tournant que prend la discussion avec Patrick Verschueren lorsque je tente de l’interroger une fois de plus à propos d’un tout autre sujet. La digression n’en est pas moins intéressante et résonne étrangement avec diverses conversations apparues au fil de la journée… La réflexion de Mekkhi (« l’art, c’est un truc d’intello« ) y prend d’ailleurs tout son sens : Patrick nous démontre que nous avons aujourd’hui bridé la culture dans des pots de confiture sur lesquels seraient collées les étiquettes « art », « beau », « musique, cinéma, littérature,… (acronyme: Fnac) » . Il suffit de constater la place qu’on lui octroie en politique : l’Europe privilégie « les pôles compétitivité, le travail, etc. » et la culture en est réduite à une minuscule part qui serait contenue dans l’ensemble des arts.

Même idée dans les propos de Michael, artiste du Grundtvig, quelques heures plus tôt lors d’une conversation anodine. Il me parle de son ami versé dans la création se trouvant aujourd’hui employé à EDF-GDF: « On dirait qu’en France, même si vous avez une prédilection pour les domaines artistiques, il faut que vous passiez par un métier « sérieux »… L’art et la culture semblent ne faire plus qu’un, relégués aux arrières de la scène politique et de la vie quotidienne, constituant un « bonus » pour le citoyen lambda, enluminé dans un cadre que nous astiquons soigneusement de temps à autre.

Même feeling again lorsque j’interroge Thomas à propos de ses activités hors des chantiers jeunesses. Ce dernier suivait des études d’illustrateurs: « Le monde de l’art, je n’aime pas du tout. Les gens étaient pour la plupart arrogants et prétentieux, il se croyaient supérieurs, pensaient faire des « trucs bien ». Il y avait trop de compétitivité. » Comme quoi, le mythe de l’artiste en génie contemplant avec dédain le peuple de sa haute tour d’ivoire, et la commune dichotomie art/travail semblent encore bien ancrés dans notre culture. Thomas a quitté son école d’illustration et voyage à présent en attendant la suite. Il paraît la création artistique est pour beaucoup due au hasard des rencontres…

Enfin d’un féroce coup de paluche- celle qui ne tient pas la pizza- Patrick nous rétablit une vision de la culture libérée de son étiquette ordinaire:  « La culture c’est le vivre ensemble », résume-t-il avant que les convives aillent se disputer sauvagement un monticule de brownies concoctés à l’occasion par un des volontaires. Pas étonnant: le « chocolat » (venant du Maya  xocoatl) est un mot « international », un mot que nous partageons tous donc…en tous cas dans nos estomacs!

Les festivités, ensemble

Bonus du mercredi!

In Avant-goût, Bonus: music++, La résidence day-by-day on 18 juillet 2012 at 10:43

Rocking-vaisselle après dîner:

Patrick V. à la guitare: « oh yeah »

AND SOON: les résultats d’une enquête inédite et croustillante sur Patrick Verschueren ou « l’homme à double-face » (pas tout à fait comme le scotch, non!) :  » Quand il a ses lunettes de soleil, on dirait une autre personne », témoigne Maya, sa compagne…. Un DrJekyll and Mr Hyde parmi nous?? Le suspens reste entier…

Dans les cuisines du Festifaï…ou comment réaliser une bonne mayonnaise!

In Avant-goût on 30 juin 2012 at 5:46

A la recherche de ses racines:  présentation à rebours du festival

2012 est la troisième belle année de son existence. Débuté en 2009 sous sa forme embryonnaire, le festival dispose maintenant d’une pleine semaine de création mais garde sa connexion au liquide maternel : depuis l’année dernière, FestiFaï nous met les pieds dans l’eau avec un concert inaugural flottant – « un vieux fantasme » nous apprend Philippe Séranne au maniement des ficelles de cette édition – et grand succès l’année passée. Outre la Ferme du Faï  pouvant accueillir un public important dans un lieu fort intriguant, et le Café du Peuple, scène plus intime, le Festifaï semble avoir une prédilection pour les endroits aqueux permettant la dérive des sentiments et la flottaison des imaginations…Pas terre-à-terre mais plutôt terre-à-eau – une eau qui voyage en tous sens du local au mondial – c’est bien dans ce « terreau fertile » que le festival souhaite s’épanouir !

Le temps fort du festoch’ ? Le spectacle final élaboré au fil de la semaine par ses nombreux acteurs « on stage » en résidence de une à trois semaines: musiciens, chanteurs, comédiens, plasticiens et volontaires internationaux. C’est un spectacle qui se veut « total », non réellement dans un esprit futuro-dadaïste où l’on retrouve en effet le même goût pour le mouvement, ou l’ambition d’une création pour cinq sens (vue, ouïe, odorat, toucher, goût)…Mais plutôt la volonté de créer un spectacle « entier », qui tisserait des liens entre nos cordes sensibles et nos cordes intellectuelles, entre nous et le lieu qui nous environne, entre nous et les autres.

 

Bon c’est pas tout, mais ce FestiFaï, lui, il vient d’où ?

Pour le savoir, nous avons laissé de côté le site officiel  pour suivre le temps à rebours et délivrer les secrets de sa création…

Si l’on en croit son instigateur, un savant fou nommé Philippe Séranne (pianiste et faiseur de bons mots à son actif ), c’est bien dans les laboratoires du festival qu’il faut chercher :

FestiFaï c’est « une alchimie, un catalyseur, un terreau fertile d’idées et d’initiatives individuelles qui se sont conjuguées. »

Et parce que la métaphore culinaire revient souvent en bouche du savant gourmand : « c’est comme une mayonnaise », une émulsion qui fusionne des éléments disparates pour créer de délicieuses trouvailles !

Comme un arbre, ou comme un bon vin donc,  FestiFaï s’est affirmé patiemment au travers des essais de son cuisinier-savant facétieux. S’enrichissant de lieux et rencontres, celui-ci est né d’une foultitude de petits évènements qui, de fil en aiguille, ont nourri le projet…

Dans la casserole, y ont donc mitonnés :

 

L’affiche du « FestiFaï » édition 2009

–          Un concert, puis deux, puis trois… entre Ferme du Faï et hangar agricole de particulier, entre écho de trompes et pièce pour piano à queue sur lit d’eau (mise en scène sur une idée de…l’orage !). Au printemps 2009, l’idée de fusionner le lieu au concept de la scène aquatique a fini par émerger et germer au grand air sur l’ancien étang de pisciculture de la Ferme du Faï

 

–          L’expérience de la création musicalo-poétique à plusieurs : lors d’un « Renc’arts » en décembre 2009, une résidence artistique de deux jours au Café des Arts de Grenoble, Philippe Séranne rencontre Jean-Luc Schwartz et Jean-Philippe Seunevel. L’idée que l’échange de pratiques, mots et mélodies pourrait être productrice d’étincelles engendre alors la mise en œuvre au Faï de cette émulsion qui constitua la première édition 2009 « Trio pour nos montagnes enchantées »… La recherche acoustique autour des fabuleuses trompes du Faï est à l’origine de la marque de fabrique du FestiFaï : sa scène aquatique.

 

–          une rencontre, puis deux, puis trois. Xavier Lacouture, Pierre Henri, des pianos-navigateurs à Marseille

L’édition « 2010 »: un FestiFaï végétal

–         Un lieu, puis deux, puis trois. Puis beaucoup. Les massifs Haut-Alpins, le site atypique de la Ferme du Faï, la remise en état du Café du Peuple qui revivifie la création artistique au sein de Veynes, et tous ces pays d’Europe et du monde qui s’y invitent pour quelque temps.

 

 

En bref : un festival né d’expériences musicales en des lieux atypiques. Le succès des rencontres effectuées, autant entre artistes qu’avec le public, y ont produit une dynamique d’envies et d’idées que l’on ne peut désormais plus stopper ! Et un projet collectif avant tout : c’est grâce à « la présence de gens motivés et enthousiasmés [tels que] le Café du Peuple et le Fourmidiable , les Villages des Jeunes (volontaires internationaux), les salariés français en réinsertion, les habitants, etc. », et à la rencontre de ces gens disponibles au même moment qu’une puissante « dynamique de création » se met en place.

 

 

 

L’année 2011 : brevetage d’une recette savoureuse

L’édition 2011: les pianos prennent l’air

Depuis l’année dernière, FestiFaï se présente sous sa forme la plus épanouie. Grâce au temps bien sûr, mais également à des subventions (parlons peu mais parlons bien : la culture, c’est comme la confiture, il faut du sucre pour la faire prendre) qui ont permis le développement de plusieurs désirs artistiques. Parmi eux : l’intensification de l’aspect collectif de la création, avec une implication plus forte et prolongée des volontaires mêlés à une résidence d’artistes. Egalement : le développement de la création plastique qui ne s’est vraiment greffée à la programmation qu’à partir de ladite année.

Depuis l’année dernière encore, le navire FestiFaï est un piano-pirate à trois mats qui ne pourrait fonctionner sans l’intégralité de son équipage : Philippe Séranne à la manœuvre de la barre, Xavier Lacouture rythmant les rameurs, Marie-Sophie Koulischer coordonnant ses matelots tisseurs de beautés à admirer, voiles faites de coquillages et algues hautes-alpines. Et l’équipage : musiciens, chanteurs, comédiens et plasticiens d’ici et d’ailleurs, volontaires internationaux et bénévoles d’ici, salariés en réinsertion, équipe du Fourmidiable…Du domaine de la création au domaine logistique ou de l’information-communication, amateurs et professionnels seront tous présents pour donner le meilleur de leurs saveurs.

Et depuis l’année dernière enfin, les pianos ne se satisfont plus de l’agréable remous de l’eau : ils prennent de la hauteur et grimpent aux platanes (quelque peu influencés par le grain de fantaisie de la compagnie « La Rumeur ») !

 

 

 

 

Retour vers le futur: l’édition 2012 et au-delà

échange des rôles pour 2012: piano à terre et public dans l’air!

2012 continue sur la même lancée que l’année passée…et voit même plus grand pour la suite (pas d’éléphants dans les platanes, non!). L’objectif est de faire bouger les atomes crochus de Veynes et ses alentours par une implantation vagabonde de l’art sous sa forme musicale, langagière et plastique: faire de la Ferme du Faï, un lieu de résidence artistique continu pour la création plastique est un des projets. « Excentrer » FestiFaï dans le temps et l’espace en est un autre (la machine à remonter le temps d’HG Wells n’est pas un de leurs secrets atouts, non encore!): ouvrez vos oreilles et surveillez les échos du festival qui devraient bientôt retentir dans les programmes de la Passerelle, scène nationale de Gap et autres lieux intimes et exceptionnels de la région.

Qui a donc dit que la mayonnaise allait tourner avec le temps?!

Edito

In Avant-goût on 29 juin 2012 at 12:16

« il y a plus à dire sur un grain de sable

Que sur un éléphant »

(Tant que les arbres s’enracineront dans la terre, Alain Mabanckou)

« Pour mettre un ordre très empirique dans sa sélection d’informations, le journaliste peut aussi utiliser une échelle souvent éclairante. Il peut se forcer à distinguer les informations essentielles, utiles, accessoires, et superflues. […] Les infos superflues n’ont rien à faire dans le papier. Tout ce qui relève des coulisses d’une interview, par exemple, ne doit pas être reproduit. […]»

(Grévisse, Benoît. Ecritures journalistiques)

Pour être en osmose avec l’esprit du festival, nous avons décidé de scrupuleusement non-respecter ces principes journalistiques et adopter une esthétique du superfétatoire essentiel à notre quotidien. Toute information super-flux sera la bienvenue ! Elephants comme grains de sable, infiniment microscopique et ridiculement énorme seront, dans le sillon poétique d’Alain Mabanckou, nos angles de vues privilégiés.

Notre gazette du festival tentera alors de ses multiples facettes, de vous donner le reflet des évènements parfois et souvent (dé)formés d’émotions, de détail trivial et d’infiniment inconséquent. Niouzes de l’arrière-cuisine en direct-laïve, promenades entre lignes de fuites mélodiques et comiques, plongée au cœur de collisions culturelles… BREF, une gazette « hors-format » par informatique pour nous déformater !

JE dis NOUS, car cette feuille de chou romanesqu&co risque fort de se voir pousser d’autres mains et plumes…pour planer sans survoler…

 

 

Alors, bonne ballade et

bienvenue dans le hors-format !